Soudure TIG : principes, techniques et applications

La soudure TIG (Tungsten Inert Gas) représente l’une des techniques de soudage les plus précises et polyvalentes du marché. Ce procédé, qui utilise une électrode en tungstène non fusible protégée par un gaz inerte, permet d’obtenir des assemblages de très haute qualité sur une grande variété de métaux. Que vous soyez professionnel cherchant à perfectionner vos techniques ou débutant souhaitant comprendre les fondamentaux, ce guide vous accompagnera dans la découverte de cette méthode incontournable.

Qu’est-ce que la soudure TIG ?

La soudure TIG, également appelée GTAW (Gas Tungsten Arc Welding) en anglais, est un procédé de soudage à l’arc électrique qui utilise une électrode en tungstène non fusible. Cette technique tire son nom de l’acronyme « Tungsten Inert Gas », référence directe aux deux éléments clés : l’électrode en tungstène et la protection par gaz inerte.

L’histoire de ce procédé remonte à 1924, avec les premiers brevets déposés par Devers et Hobart aux États-Unis. Son développement s’est particulièrement accéléré pendant la Seconde Guerre mondiale, où l’industrie aéronautique avait un besoin urgent de techniques permettant de souder l’aluminium et le magnésium avec précision.

Le principe de fonctionnement repose sur la création d’un arc électrique entre l’électrode en tungstène et la pièce à souder. Le soudage TIG se distingue par sa protection gazeuse qui préserve le bain de fusion de toute contamination atmosphérique. L’électrode, contrairement à d’autres procédés, ne se consume pas et sert uniquement à maintenir l’arc électrique.

Matériel nécessaire pour la soudure TIG

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Pour pratiquer la soudure TIG dans de bonnes conditions, plusieurs équipements sont indispensables. Le choix du matériel influence directement la qualité des résultats obtenus.

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Poste à souder TIG

Le poste de soudage constitue le cœur de votre installation. Vous trouverez trois types principaux sur le marché : les postes courant continu (DC) pour l’acier et l’inox, les postes alternatifs/continus (AC/DC) pour l’aluminium et le magnésium, et enfin les systèmes d’amorçage par contact (Lift) ou haute fréquence (HF) selon vos préférences de démarrage.

Équipements complémentaires

La torche de soudage doit être adaptée à l’intensité de travail prévue. Les gaz de protection, principalement l’argon pur ou les mélanges argon-hélium, assurent la qualité de la soudure. Les électrodes en tungstène se déclinent en plusieurs types : tungstène pur, thorié, cérifié ou lanthanié, chacun ayant ses spécificités d’usage.

Type d’électrode Application Couleur de code
Tungstène pur Aluminium AC Vert
Tungstène thorié Acier DC Rouge
Tungstène cérifié Universel Orange

N’oubliez pas les équipements de protection individuelle spécifiques : masque avec verres teintés adaptés, gants fins pour la dextérité, vêtements ignifugés et ventilation adéquate.

Comment réaliser une soudure TIG de qualité

La maîtrise de la soudure TIG passe par une méthodologie rigoureuse et une attention particulière aux détails. Chaque étape compte pour obtenir un résultat professionnel.

Préparation des pièces

Le nettoyage représente une étape cruciale souvent sous-estimée. Dégraissez soigneusement les surfaces avec de l’acétone ou un solvant approprié. Pour l’aluminium, utilisez une brosse en acier inoxydable exclusivement réservée à cet usage. La préparation des bords doit être adaptée à l’épaisseur : chanfrein en V pour les pièces épaisses, bords droits pour les tôles fines.

Réglages et technique

Réglez l’intensité selon l’épaisseur du métal : comptez environ 40 ampères par millimètre d’épaisseur pour l’acier. Le débit de gaz se situe généralement entre 8 et 12 litres par minute. Pour le démarrage, approchez l’électrode à quelques millimètres de la pièce et amorcez l’arc progressivement.

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La gestuelle technique s’acquiert avec la pratique : maintenez un angle d’électrode entre 70 et 80 degrés, conservez une distance arc constante d’environ 2-3 mm, et progressez de manière régulière. L’apport de métal d’apport se fait par touches successives dans le bain de fusion.

Applications et matériaux compatibles avec la soudure TIG

La polyvalence de la soudure TIG s’exprime à travers sa capacité à assembler une large gamme de métaux avec une qualité exceptionnelle.

Métaux couramment soudés

L’acier se soude en courant continu avec une électrode thorié et de l’argon pur. L’acier inoxydable nécessite les mêmes paramètres mais avec une attention particulière aux déformations. L’aluminium demande un courant alternatif, une électrode tungstène pur et parfois l’ajout d’hélium au gaz de protection pour améliorer la pénétration.

Le magnésium et les alliages réactifs trouvent dans la soudure TIG leur technique de prédilection grâce à la protection gazeuse optimale offerte par ce procédé.

Secteurs d’application

L’industrie aéronautique utilise massivement cette technique pour assembler les structures en aluminium des fuselages et ailes d’avions. L’automobile fait appel au TIG pour les pièces d’échappement en inox et les châssis de voitures de sport. La pétrochimie privilégie ce procédé pour les tuyauteries haute pression où la qualité des soudures est critique.

Dans le domaine artistique, la sculpture métallique et la ferronnerie d’art apprécient la précision et l’aspect esthétique des cordons obtenus.

Avantages et limites de la soudure TIG

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Comme toute technique, la soudure TIG présente des atouts indéniables mais aussi certaines contraintes qu’il convient d’analyser objectivement.

Points forts du procédé

La qualité des assemblages constitue l’avantage majeur : pénétration homogène, absence de projections, cordons esthétiques et résistance mécanique élevée. La polyvalence permet de souder des épaisseurs de 0,5 mm à plusieurs centimètres sur des métaux variés. Le contrôle précis des paramètres offre une reproductibilité excellente, particulièrement appréciée en production.

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Inconvénients à considérer

Le coût d’investissement reste supérieur aux autres procédés : poste plus onéreux, consommation de gaz inerte, électrodes spécifiques. La vitesse d’exécution se révèle plus lente que le MIG/MAG ou l’électrode enrobée, impactant la productivité sur de gros volumes.

La courbe d’apprentissage demande patience et pratique régulière. La coordination main droite/main gauche pour l’apport de métal nécessite un entraînement soutenu comparé à l’électrode enrobée où une seule main travaille.

Comparaison avec autres procédés

Face au MIG/MAG, le TIG offre une meilleure qualité mais une productivité moindre. Comparé à l’électrode enrobée, il excelle en précision et polyvalence mais demande plus d’investissement initial et de formation.

La soudure TIG s’impose comme la référence qualité dans de nombreux secteurs exigeants. Bien que plus technique et coûteuse que d’autres procédés, elle reste incontournable pour les applications nécessitant précision, esthétique et fiabilité. Votre choix dépendra de vos objectifs : privilégiez le TIG pour la qualité, d’autres techniques pour la productivité pure.

Bastien Moreau

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